CARNETS

Pour compléter les séries consacrées aux voyages (pays étrangers) et aux villes (en France ou non), la rubrique ‘’Cartes postales’’ déroule quelques images glanées pendant un court séjour, tandis que ‘’Journal’’ pose un regard sur notre environnement quotidien, qui n’est pas lié à un lieu particulier qu’il est donc inutile de nommer.

Dans ‘’Carnets’’ sont rassemblées des images de lieux visités, ici et ailleurs, souvent un peu trop vite hélas, sans but ni projet défini, en promeneur curieux et ouvert à tout ce qui attire l’œil et donne envie de restituer au mieux l’impression ressentie, un étonnement, une émo- tion, un souvenir qui refait surface, une approbation ou un rejet, l’esquisse d’un mouvement qui ne peut aboutir mais se retrouvera piégé dans la boîte, enregistré et documenté, de ces instants auxquels on tient parce qu’on les a immortalisés, qu’on voudrait partager mais comment, et qu’on finit parfois par effacer quand la magie n’opère plus...
Pas d’analyse fouillée donc, de recherche, pas de travail de reportage, pas de rencontre ni de parole, de message politique, social ou même humain, juste des clichés reliés au retour ou bien après, regroupés en séries qui espèrent pourtant restituer miraculeusement quelque chose de ces lieux et de ceux qui les fréquentent ou les hantent (une atmosphère ?...). Qui parlent aussi un peu (trop, sûrement !) de celui qui est derrière l’appareil et décide de ce qu’il retient, arrange et présente.
Alors bien des questions se posent (pour qui, pour quoi, pourquoi ?), et cet exercice atteint vite ses limites, c’est sûr. Mais si, consciemment du moins, les images ne veulent rien prouver, démontrer ou dénoncer, et si celui qui les regarde sait bien que tout cela n’existe pas en réalité, que le témoin est véreux, alors il pourrait bien se laisser aller à s’octroyer une part du plaisir qui lui est proposé, à jouer à son tour et rêver d’autres destinations, de voyages lointains, exotiques, d’évasions, d’aventures torrides et improbables, de risques toujours plus fous, et même à imaginer des départs sans retour...
Et avoir à s’interroger un jour de ce qu’il en dira ?

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